Rendez-vous ce matin à 9h avec le directeur de l'hôpital.
J'arrive à 8h30, donc en avance, et m'annonce à l'accueil. La secrétaire n'est pas avertie de ma venue, et il lui faut un certain temps pour trouver une personne au courant de la présence annoncée d'un stagiaire infirmier.
A son arrivée, le directeur m'accueille. C'est un "blanc", français de souche mais naturalisé haïtien. Il est très sympathique et me propose d'emblée de me présenter au directeur médical, chirurgien également, Elie Bazelais. M. Martinot le directeur s'efface rapidement. Dommage, j'aurais aimé échanger d'avantage avec lui ...
Nous faisons le tour des services. Il semblerait que personne ne soit informé de ma venue.
L'infimière-cadre (que l'on appelle ici superviseuse) en service ce matin se montre contrariée à l'idée de me prendre en charge. Elle n'avait pas prévue cela ce matin et manifeste un certain mécontentement ... Elie me laisse pourtant entre ses mains ... Impression étrange de ressembler à une patate chaude ...
L'infirmière s'appelle Rose-Henriette Bernadotte (et pas Bernadette, ce n'est pas une faute de frappe). Je peux l'appeler Bernadotte, Rose-Henriette, ou encore Miss Bernadotte, c'est au choix, je n'ai qu'à décider. Ici, toutes les infimières me sont présentées avec des "Miss" avant le nom. C'est ainsi que nous avons des Miss Ligondé, Miss Raphaël, Miss Derisier, ou encore Miss Belfort ... Et c'est de cette façon qu'elles se nomment entre elles. J'ai intérêt à en faire autant si je ne veux pas être largué, car les prénoms ne sont pas plus faciles à mémoriser : Nephtalie, Damie, Katery ...
Rose-Henriette a vite changé d'attitude avec moi. Elle est en réalité très sympa et rapidement elle me présente comment est organisée la prise en charge des patients à l'hôpital (développée sur la page L'Hôpital pour ceux que cela intéresse). Je pense qu'elle n'a pas apprécié, à juste titre, de se trouver devant le fait accompli, et je regrette un peu que le directeur n'ait pas annoncé la couleur à toute l'équipe ...
Après avoir pris connaissance de l'aspect administratif de la prise en charge, je peux assister à quelques soins en chambre, auprès des patients, dont la pose d'une voie veineuse sèche (cathéter laissé libre pour d'éventuelles injections).
Et force est de constater que c'est pas comme chez nous :-)
A commencer par les précautions d'hygiène, très éloignées de ce que l'on apprend à l'IFSI. L'aseptie est plus que rudimentaire, et les gants en latex, obligatoires pour toute manipulation d'aiguille, font offices ici ... de garrot !