HAITI, l'histoire ...

Il y a un peu plus de 5 siècles ...



Avant l’arrivée de Christophe Colomb en 1492, Haïti (c'est-à-dire le pays montagneux en langue caraïbe) est occupée par des peuples de culture Arawak, Caraibes et Taïnos. Ils sont estimés à cette époque à 100 000 habitants.


Les espagnols sous l’égide de Christophe Colomb s’installent, nomment l’ile Hispaniola et exploitent l’or, présente sur l’ile.

LesAmérindiens qui refusent de travailler dans les mines sont massacrés et réduits en esclavage. Les rares personnes qui réussissent à s’échapper trouvent refuge dans les montagnes et sont marginalisées et fortement paupérisées.
Les maladies infectieuses arrivées avec les Européens font des ravages ; les mauvais traitements, la dénutrition et la baisse de natalité font le reste : la population indigène est exterminée en quelques décennies.

Les Espagnols font alors venir d'Afrique des esclaves noirs.
La partie ouest d’Hispaniola, dépourvue de minerai, est vite négligée par les colons espagnols qui la laissent vide. Des boucaniers français (ceux qui faisaient fumer la viande) s’y installent. Constituées de marins déserteurs, de naufragés, de colons appauvris, d’engagés, de renégats, d’esclaves en fuite et de flibustiers fatigués de la course, ces communautés cosmopolites vont malgré les expéditions militaires espagnoles, s’approprier cette partie ouest de l’ile, actuelle Haïti. 
Au cours du XVII et XVIII siècle, 30 000 Français viennent grossir le nombre des colons présents dans la partie Ouest de l’île.
Vers 1790, Saint-Domingue est la colonie française la plus riche de toute l'Amérique grâce aux profits immenses de l'industrie sucrière et de celle de l'indigo générés par le travail des esclaves, qui sont eux, estimés à cette époque à 400 000.





La Révolution française entraîne de graves bouleversements sociaux dans les petites Antilles comme à Saint-Domingue.

Esclaves noirs et affranchis revendiquent la liberté et l’égalité des droits avec les citoyens blancs avec à leur tête, un certain Toussaint Louverture .





L’esclavage est aboli. Toussaint Louverture, après avoir rétabli la paix, chasse les Espagnols et les Anglais qui menaçaient la colonie, et rétablit la prospérité. Il se nomme également gouverneur général à vie de Saint-Domingue.
Napoléon Bonaparte, excédé par le pouvoir que s’est octroyé Toussaint Louverture tente de le chasser en 1801. Mais ses troupes sont décimées par les insurgés et la fièvre jaune. 



La Déclaration d’indépendance du pays est proclamée le 1er janvier 1804. 



Le nom de Ayiti (ancien nom de l'île du temps des Indiens Caraïbes) est donné au pays. Haïti est le premier pays au monde issu d'une révolte d'esclaves, non sans en payer le prix cher : en plus des dégâts humains considérables, le pays doit "rembourser la dette". La France considérant que cette terre n'appartient finalement pas d'avantage aux haïtiens qu'à l'état français, et surtout, cette séparation causant à ce dernier un manque à gagner considérable ...

De l’indépendance à aujourd’hui
Malheureusement, l’après-indépendance est le temoin d’un enchaînement de gouvernements, de renversements, de coups d’état. Le pays s’appauvrit, peu de chefs d’état se soucient de son développement.
Au début du XXème siècle, le pays est en état d’insurrection quasi permanente.

Cet état de fait favorise l’invasion de l’île par les troupes du président Wilson en 1915. Les États-Unis occupent l’île de 1915 à 1934, assainissent les finances publiques, créent une armée enfin digne de ce nom, construisent des écoles, des routes, etc.

Après le départ des Américains, l’instabilité politique (entre militaires mulâtres et populistes noirs) reprend, et ne s’achève qu’à partir de 1957 avec l'élection de François Duvalier (alias Papa Doc), qui assied son pouvoir personnel sur la délation et alimente la terreur à l’aide de ses partisans surnommés "tontons macoutes", véritables escadrons de la mort.









La dictature des Duvalier (le fils Jean-Claude ayant pris la suite après la mort de Duvalier père en 1971) est responsable de nombreuses tueries, de massacres d’opposants et de civils. De nombreux Haïtiens s'exilent, notamment aux États-Unis et au Canada.


En 1986, Jean-Claude Duvalier (alias « Baby Doc ») doit quitter le pays, qui connaît alors une véritable descente aux enfers alors que la démocratie espérée par tous ne se concrétise pas.

S’ensuivront d’autres présidents, comme Jean-Bertrand Aristide, René Préval, et une influence plus ou moins déguisée des Etats Unis.



L’instabilité semble être le fil conducteur de ce pays depuis l’arrivée de Christophe Colomb en 1492.

Et comme pour illustrer cette instabilité, c’est une tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter qui frappe, le 12 janvier 2010 l’ouest du pays dont sa capitale, Port aux Princes.




Il s'agit du séisme le plus important et le plus meurtrier de l’histoire d’Haïti, allant jusqu’à désorganiser totalement le fonctionnement de l’État, à l’image de l’effondrement de plusieurs bâtiments publics comme le palais présidentiel qui entraîna la mort de plusieurs cadres du gouvernement.

Le Palais présidentiel après le séisme

De plus, des milliers de détenus alors incarcérés à la prison de Port-au-Prince se sont échappés, à la suite de l’effondrement de celle-ci, fragilisant encore plus une situation sécuritaire déjà précaire.
Le bilan de ce cataclysme sismique s’élève, au 24 février 2010, à plus de 300 000 morts, 300 000 blessés et 1 000 000 de sans-abri.



La statue du marron inconnu, symbole de l'esclave révolté






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